
Module 1
Le leadeurship partagé, c’est quoi?
Les conditions facilitantes pour l'implémentation d'un leadeurship partagé
Le contenu de cette section est largement inspiré par le Chapitre 3, Les conditions facilitantes, du livre Le secret des grandes équipes : huit compétences pour un leadeurship partagé par Édith Luc (2019) [1].
Le développement d’un leadeurship partagé au sein d’un groupe ne se fait pas du jour au lendemain. Cette transformation requiert une sérieuse réflexion de la part du groupe sur sa façon d’agir et d’exercer leurs leadeurships. Cinq conditions préexistantes peuvent cependant faciliter l'implantation du leadeurship partagé.
La présence d’un défi
Le contexte social
Le contexte social peut soit être un levier ou un frein quant à l'implantation d’un leadeurship partagé. Une culture organisationnelle ou de groupe participative et basée sur l’entraide favorisera le développement du leadeurship partagé alors qu’une culture autocratique marquée par le contrôle ou le blâme aura l’effet inverse.
Il faut noter que la culture organisationnelle ou de groupe peut être évolutive, ce qui signifie que l’absence de cette condition n’entraine pas l’échec de l'implantation d’un leadeurship partagé. Toutefois, dans un tel cas, il faudra développer des solutions pour transformer la culture de façon positive, par exemple en sensibilisant les autres membres ou en revoyant la composition des groupes.
L’interdépendance entre les membres du groupe
Afin que le leadeurship partagé puisse exister au sein d’un groupe, il doit exister une interdépendance mutuelle entre les membres du groupe, c’est-à-dire qu’il existe une nécessité de travailler ensemble. Une équipe où toutes les tâches sont routinières, individuelle et autonome ne verra probablement pas une pertinence à travailler sous un leadeurship partagé. Afin d’avoir un impact optimal, cette interdépendance mutuelle doit à la fois être comprise et reconnue par l’ensemble des membres du groupe.
Le leadeur hiérarchique
Les façons de faire du leadeur hiérarchique, tout comme le contexte social, peuvent soit être un levier ou un frein quant à l'implantation d’un leadeurship partagé selon le style de leadeurship qu’il exerce et les liens de confiance qu’il entretient avec son groupe. Un leadeur inspirant la confiance par sa crédibilité, sa cohérence et sa bienveillance saura mener les membres de son équipe à oser et à collaborer. À l’inverse, un leadeur qui inspire la méfiance créera un climat de soumission ou de compétition limitant les initiatives et l’expression d’idées.
La composition de l’équipe
La façon dont un groupe est composé et la dynamique entre les membres de celui-ci est la dernière condition facilitante à l’implantation d’un leadeurship partagé. Afin d’avoir un contexte optimal pour cette action, les membres du groupe doivent avoir les compétences pour fonctionner ensemble, avoir un plus grand intérêt à collaborer qu’à compétitionner, ne pas être méfiants l’un envers l’autre et être motivés à exercer un leadeurship partagé. Ayant ces caractéristiques, les membres d’un groupe devraient être en mesure de miser sur la confiance, la collaboration et la responsabilisation dans leurs pratiques et d’ainsi mieux atteindre le but commun.
Moment de réflexion
Est-ce que mon organisation/équipe/groupe répond à ces cinq conditions facilitantes ? Sinon, sur quelles conditions faudrait-il travailler ?
[1] Édith Luc, « Les conditions facilitantes », dans Le secret des grandes équipes: huit compétences pour un leadership partagé, [Édition mise à jour] (Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 2019).